MORBIHAN | GR 34 : LE TOUR DE L’ÎLE AUX MOINES

 Île la plus célèbre et la plus grande du Golfe du Morbihan, l’Île aux Moines possède un patrimoine naturel et historique assez incroyable. Elle est surnommée la perle du Golfe et ce n’est pas pour rien ! Sa forme en croix, ses ruelles fleuries, ses eaux turquoises, ses petites criques et ses dolmens offrent un dépaysement garanti.

Un sentier côtier de 17km a été balisé pour faire le tour de l’île en 5h environ, pour découvrir toutes ses richesses.
Le départ se fait depuis l’embarcadère où de nombreux bateaux relient l’île au continent.

La première étape vous mènera jusqu’à la pointe du Trec’h, la plus au Nord de l’île, où d’importantes carrières de granit gris s’y trouvaient autrefois. La vue sur Arradon (côté continent) est vraiment belle. En passant par le port Miquel, vous arriverez ensuite à l’anse du Guéric, entre des chênes centenaires et une des nombreuses petites fontaines qui possèdent l’île.

En direction du sud, un petit arrêt par le bourg pour se restaurer et où vous pourrez prendre en photos les jolies maisons bretonnes en pierre et en toit de chaume.

A quelques pas se trouve le cromlec’h le plus important de la région : le site de Kergonan. Il s’agit d’une enceinte composée de 24 menhirs debout alignés en forme de fer à cheval. Aucune interprétation quant à son utilisation par nos ancêtres n’a été arrêtée. Les scientifiques s’accordent sur l’absence de sépulture autour de pierres mais pour eux il existe plusieurs hypothèses : repère astronomique, calendrier des saisons, lieu de culte… 

Vous poursuivrez le cheminement serpente le long de la côte où de magnifiques panoramas sur les anses et les petites baies vous attendent. Une partie 100% nature, où la fraîcheur des zones boisées est appréciée. Petit coup de coeur pour la plage du Goret et ses eaux aux couleurs paradisiaques.

La dernière partie du sentier vous amènera à la Grande Plage, célèbre pour ses cabines de plage colorées. Au bout de la plage vous traverserez le Bois d’Amour avant de rejoindre l’embarcadère. A cet endroit les courants maritimes sont assez dangereux et les manœuvres des bateaux souvent difficiles.   

Au gré du cheminement, j’ai été subjuguée par la beauté des paysages, si changeants en quelques mètres parcourus. La sérénité et le calme des lieux permettent de profiter de cette découverte toute en douceur et de prendre un bon bol d’air !   

Informations pratiques

ACCÈS :
Pour y accéder à l’île vous avez deux solutions :
– traversée en 5 minutes par navette depuis Port-Blanc (départ toutes les 30 minutes)
– faire le tour du Golfe en vedette (1h30 environ selon les compagnies) avec un arrêt sur l’Île aux Moines

 

RANDONNÉE :
Distance : 17km
Durée : 5h
Dénivelé : +40m
Des bornes repères indiquent le sentier à suivre.

 

INFORMATIONS :
Le bureau d’information touristique se trouve sur le port et est ouvert tous les jours d’avril à septembre de 9h30 à 13h et de 14h à 17h15 et en juillet/août de 9h30 à 18h.

PAYS BASQUE | LE SENTIER DU LITTORAL

De retour d’un long weekend dans le Pays Basque, je tenais à vous partager un endroit immanquable dans cette belle région : Talaia, le sentier du littoral.

Si vous êtes en quête de panoramas grandioses et vues sublimes, contrastés entre montagnes et océan, ce sentier est pour vous ! En l’empruntant, vous pouvez rejoindre à pieds Bidart à Saint-Sebastian en Espagne, soit 54 kilomètres. Vous avez quatre principales étapes : Saint-Jean-de-Luz, Hendaye, Hondarribia et Pasaia.

Le spectacle est incroyable tout le long de la côte : la houle qui vient se fracasser contre les falaises, les grèves et les petites criques de sables et à l’horizon les sommets des Pyrénées dont la Rhune, le plus connu dans le Pays Basque.

J’ai eu un gros coup de coeur pour une petite crique située entre le jardin botanique et la pointe Sainte-Barbe de Saint-Jean-de-Luz.

Et vous, avez-vous un endroit préféré au Pays Basque ? 

CHARENTE | LES CARRIÈRES DE GUIZENGEARD

Depuis plusieurs mois déjà, les carrières de Guizengeard étaient dans un petit coin de ma tête, attendant patiemment le retour des beaux jours pour aller les explorer. C’est malgré tout sous un temps maussade que j’arrive sur les lieux.

Encore peu connues dans la région, elles étaient à l’origine une exploitation d’argile blanche (appelée aussi kaolin) puis lors de leur abandon, elles se sont gorgée d’eau de pluie. La nature a repris le contrôle des lieux et en a fait un paysage idyllique, créant deux lacs aux eaux bleues et cristallines. Ces derniers sont entourés de hautes falaises blanches possédant des cheminées de fée sculptées dans la roche. Le contraste entre les éléments, et notamment cette couleur turquoise presque irréelle, est complètement séduisant.  

Un sentier a été aménagé avec quelques panneaux d’interprétation, permettant d’en apprendre d’avantage sur l’histoire du site, la faune et la flore locale.
Le parcours débute à travers des pousses de bruyères et de fougères parsemées au pieds des grands pins. Plus je m’approche des lacs, moins la végétation est dense. Une fois le chemin dégagé, je découvre le premier lac d’un bleu sombre. Les falaises se reflètent dans les eaux ondulés du lac, créant un miroir presque parfait. 
Je continue en direction du second lac pour un spectacle plus que somptueux. La beauté du bleu turquoise est saisissante, sa couleur changeant en fonction de la luminosité. Je me demande si je n’ai pas changé de latitudes en plongeant mon regard dans ce merveilleux lagon bleu. L’eau y est tellement pure qu’aucune vie ne s’y est encore développée. Il faudra attendre des années pour que le lac verdisse comme son voisin.
Je décide de prendre un peu plus de hauteur en atteignant les falaises pour avoir une vue un peu plus large du site. 

Le cheminement se poursuit ensuite en faisant le tour du lac avant de regagner le parking.
Pour les amateurs de faune, ouvrez l’oeil, vous pourrez peut-être apercevoir un guêpier, petit oiseau migrateur qui niche dans les trous des falaises.

C’est un site atypique mais il reste fragile. Il est interdit de s’y baigner, même juste les pieds, ou d’allumer des feux sur les rives. Il doit être respecté pour sa préservation et sa protection. 

Un paradis encore secret de 95 hectares idéel et idyllique pour se ressourcer.

Informations pratiques

Distance : 3km

Durée : 1h

 

Parking à côté de l’église de Guizengeard.

LOIRE | VISITE DE LA FORTERESSE DE CHINON

Lors de notre road-trip « Châteaux de la Loire », avec ma sœur nous n’avons pas pu nous empêcher de nous arrêter visiter la forteresse royale de Chinon. Des souvenirs d’enfance ont refait surface et nous avons eu une totale admiration pour ce lieu chargé d’Histoire, si bien conservé.

Un peu d’histoire

Le site de la forteresse est occupée depuis 3000 ans. A l’époque gallo-romaine Chinon est un petit bourg puis, dans le contexte de la fin de l’Empire Romain, le promontoire est fortifié et devient un castrum jusqu’aux époques mérovingienne et carolingienne. 

Au Xème siècle, la forteresse est tenue par les comtes de Blois, grands vassaux du Roi de France. Le premier et le plus puissant d’entre eux, Thibaud Ier dit « le tricheur » devient comte en 942 et fait édifier la première tour en pierre de la forteresse.
Chinon est au centre des possessions continentales du roi d’Angleterre, Henri II Plantagenêt, devenu en 1154 maître d’un empire s’étendant de l’Ecosse aux Pyrénées. Il y entrepose une partie du trésor royal, y séjourne fréquemment et y meurt en 1189. Richard Coeur de Lion devient roi. 

Dès 1200, Jean Sans Terre qui a conscience de l’importance stratégique de Chinon prépare la forteresse à la guerre. A l’automne 1204, les armées du roi de France mettent le siège devant la forteresse. Philippe Auguste prend le château après un siège de neuf mois et y construit la grande tour circulaire du Coudray.

En 1308, une lutte de pouvoir entre le roi du France Philippe Le Bel et le pape Clément V fait rage dans la forteresse.
Puis, Chinon accueille Jeanne d’Arc en 1429. Elle loge dans le donjon du Coudray. 

Au fil des siècles la forteresse est abandonnée au profit de châteaux plus modernes. En 1840 la municipalité demande la démolition des bâtiments en ruine. L’intervention de l’écrivain et historien Prosper Mérimé sera décisive et marquera le début des travaux de restauration.

 

La visite

Passage obligatoire par l’espace boutique/billetterie pour payer nos billets d’entrée, puis nous accédons dans la forteresse. La visite est libre avec un livret que l’on vous remet à l’entrée. Il existe également des visites guidées gratuites ou bien équipées d’un iPad qui comprend différents parcours de visite avec jeux, plan, commentaires historiques et vidéos  pour 3€ supplémentaire.
Pour les gameurs, la forteresse propose également un escape-game « La Chapelle Oubliée » toute l’année !

L’ensemble de la forteresse est relativement bien conservé, nous pouvons arpenter les tours et les anciennes salles. Ces dernières ont été réaménagées avec des diffusions de micro films historiques sur l’histoire de Chinon, des objets d’époque (armures, arbalètes, bijoux…) ainsi que des animations ludiques idéales pour découvrir le site en famille.

J’ai particulièrement apprécié la visite autonome dans l’enceinte de la forteresse, à dénicher des passages « secrets », grimper en haut des tours et admirer la magnifique vue sur la ville et la campagne environnante.

Visiter ce type de châteaux au mois de mars a bien un grand avantage : vous êtes pratiquement seul ! 

Informations pratiques

Horaires : ouvert tous les jours de 9h30 à 17h (jusqu’à 18h et 19h pendant la saison estivale)
 
Tarif : plein tarif 9€ – tarif réduit : 7€

LOIRE | CHEVERNY, VISITE DU CHÂTEAU INSPIRANT HERGÉ

Nous avons décidé de commencer nos visites des Châteaux de la Loire avec celui de Cheverny, le « palais enchanté » aux multiples facettes. A l’orée de la Sologne, c’est un bel exemple architectural construit sous le règne de Louis XIII mais aussi un lieu emblématique dans la bande dessinée, des jardins richement semés et fleuris et un chenil d’une centaine de chiens !

Un peu d’histoire

Cheverny est une propriété seigneuriale qui appartient à la même famille depuis six siècles : les Hurault, une famille de financiers et d’officiers qui se sont illustrés au service de plusieurs rois de France. Cependant le château échappe deux fois à la famille. Une première fois au XVIème quand Diane de Poitiers en fit l’acquisition après avoir été évincée du château de Chenonceau puis une seconde au XVIIIème siècle lorsque les héritiers se désintéressent du bien. Cheverny sera racheté par Anne-Victor Hurault, Marquis de Vibraye en 1825.

 

Le château

Inspiré par le Palais du Luxembourg à Paris, le plan général de Cheverny avec des pavillons d’angle et son décor de pierre en lignes superposées sur les façades sont des nouveautés pour l’époque. La façade sud, la plus célèbre, est ornée de bustes d’empereurs romains, en vogue depuis la Renaissance. 
La silhouette du château de Cheverny a fait le tour du monde grâce au dessinateur Hergé. Il s’est inspiré de sa partie centrale pour créer le château de Moulinsart, résidence du Capitaine Haddock dans les célèbres bandes dessinées « Les Aventures de Tintin« . Dans un bâtiment annexe, une exposition interactive « Les Secrets de Moulisart » a été aménagée autour de l’univers de Tintin.

Une fois la porte d’entrée franchie, j’ai tout de suite l’impression d’être « chez moi ». L’atmosphère des différentes pièces que je parcours laisse un sentiment chaleureux et doux : couleurs murales et décoratives jaunes, rouges et orangés, mobiliers fleuris, lambris, portraits et photographies de la famille du Marquis de Vibraye. Seules, avec le son du parquet qui craque sous nos pas, nous déambulons à travers le château, émerveillées par les intérieurs si conviviaux :
– la salle à manger et sa table décorée pour les fêtes de Pâques
– les appartements privés où l’on peut voir la robe de mariée de la Marquise de Vibraye
– la salle d’armes et l’authentique malle d’Henri IV recouverte de cuir de Cordoue et qui pèse 70kg vide
– la chambre du roi avec ses lambris et son plafond à caissons qui retracent certains passages de la Mythologie
– la chapelle et ses clefs de voûtes à trois étages (très rare!)
– les salons et leurs portraits, harpe et tapisseries
– la bibliothèque et ses 2 000 ouvrages

 

Les jardins

Le domaine regorge de verdure : séquoias, cèdres et tilleuls dans le parc à l’anglaise, légumes, aromates et fleurs dans le jardin potager ou encore plus de 100 000 bulbes de tulipes qui, à mon grand regret, n’étaient pas encore fleuries. Des espaces idéals pour se promener en pleine nature et découvrir l’extérieur du château !

 

Les chenils

Haut lieu de vénerie, les chenils du Château de Cheverny abritent plus de 100 Fox Houng anglais croisés au Poitevins français. Tous les jours à 11h30 vous pouvez assister à leur soupe quotidienne qui est très impressionnante !

 

 

Malgré le froid et la bruine, la visite de Cheverny reste un de nos meilleurs souvenirs tant il correspond à nos goûts culturels et architecturaux et notre attrait à la nature. Un lieu à ne pas manquer lors de votre séjour dans la Loire !

Informations pratiques

Tarif : 11,50 € pour la visite du château et des jardins et 16 € avec l’exposition
 
Ouverture : tous les jours de 10h à 17h
 
Parking : gratuit
 
Durée de la visite : 1h à 2h30

LOIRE | VISITE D’AZAY-LE-RIDEAU, LE CHÂTEAU ROMANTIQUE

Nous profitons de cette belle journée ensoleillée pour découvrir le Château d’Azay-le-Rideau, construit sur un îlot entre deux bras de la rivière de l’Indre, situé entre Tours et Chinon.

Comme pour la plupart des Châteaux de la Loire, nous sommes accueillies par une petite allée d’arbres qui dévoile progressivement Azay-le-Rideau au fil de nos pas. Une atmosphère romantique se dégage entre l’architecture du château, considéré comme un chef d’œuvre de la Renaissance, son miroir d’eau et son magnifique parc arboré !

Un peu d’histoire : Vers 1510, Gilles Berthelot, conseiller du roi Louis XII, achète la forteresse médiévale d’Azay. Il fait abattre une partie pour ériger un château et unit habilement l’art de bâtir français et les influences italiennes et flamandes. Cependant, Berthelot est au cœur de malversations financières, si bien que François Ier saisit le château et l’offre à un de ses fidèles, Raffin. Puis en 1791, le château est acquis par Charles de Biencourt qui entreprend d’importants travaux de restauration.

Le château

Dès l’entrée du château, nous pouvons admirer de nombreux décors et symboles tels que la salamandre, emblème de François Ier ou bien l’hermine de Claude de France. Les façades témoignent elles-même du symbole d’une Renaissance « rêvée » : grandes baies, hautes lucarnes, mâchicoulis, chemins de ronde ou encore la tour d’angle à encorbellement.

Nous commençons la visite en empruntant l’escalier d’honneur. Il s’agit d’une construction aux inspirations italiennes : escalier à paliers, composé d’un plafond à caissons sculptés à l’effigie des souverains français et d’ouvertures sur l’extérieur : les Loggias qui offrent une jolie vue sur la cour. Il est aussi le premier escalier droit, intérieur et central dans le royaume de France. 

Nous découvrons de nombreuses salles :
– le salon Biencourt et son ambiance feutrée
– la chambre Renaissance et son mobilier du XVIème siècle
– la chambre du roi où Louis XIII passa quelques nuits en 1619
– la chambre de Psyché et ses murs recouverts de tapisseries en laine et en soie
– la grande salle où se tenait les festins et les bals
– les cuisines, la salle de billard, l’antichambre…

Dernier château en lice, nous avons déjà visité cinq châteaux : nous sommes devenues de vraies amatrices de décoration Renaissance, du coup nos critiques sont un peu plus prononcées ! Après une visite assez express de ma part, mon avis est vite tranché : je suis déçue de cet intérieur sombre. Mon esprit les compare à ceux que j’ai vu et apprécié à Chenonceau ou à Cheverny par exemple, qui sont plus raffinés ou chaleureux. 
Je garde malgré tout un point gros positif sur l’architecture extérieure remarquable, notamment ce plan en L dissymétrique et sur l’escalier d’honneur.

Le parc

Lorsqu’il achète le château en 1791, Charles de Biencourt, passionné de botanique, souhaite transformer le jardin régulier en parc paysager. Des arbres, d’espèces exotiques pour l’époque sont plantés dans le parc : Séquoia, Cèdre de l’Atlas, Tulipier de Virginie, Ginkgo Biloba, Cyprès Chauve.
Des allées sinueuses serpentent entre les bosquets et les plans d’eau et offrent de jolis points de vue sur le château. Tout au long de la promenade des petits écriteaux racontent l’histoire de chaque espèce végétale. Un vrai bonheur pour les amateurs de plantes et d’arbres comme moi !

Inventé au XXème siècle, le célèbre miroir d’eau d’Azay-le-Rideau était avant une terrasse. Le bras de l’Indre a été élargi de façon à ce que l’eau borde les fondations du château et ralentisse le courant. 

Azay-le-Rideau est une très belle découverte pour son extérieur : le rayonnement même de la Renaissance romantique ! Le cadre est vraiment agréable, entre l’imposante architecture et ses pieds dans l’eau, et ce parc verdoyant. C’est aussi un endroit idéal pour se ressourcer et se détendre avec un bon livre, à l’ombre de cet immense Cèdre de l’Atlas, avec vue sur le château !

Informations pratiques

Tarif : 10,50 €
Attention il existe plusieurs Pass Châteaux de la Loire que vous pouvez acheter dans les Offices de Tourisme, ils sont souvent très avantageux !
 
Ouverture : ouvert tous les jours, toute l’année
 
Parking : gratuit dans le centre-ville ou juste à côté du château (actuellement en construction lors de notre visite)
 
Durée de la visite : 2h – visite guidée possible

LOIRE | VISITE DE CHENONCEAU, LE CHÂTEAU DES DAMES

Je débute cette série d’articles sur les Châteaux de la Loire avec l’un de mes coups de cœur durant le séjour : le romantique Château de Chenonceau. Un hasard ? Sûrement pas ! Il est surnommé le Château des Dames et ce n’est pas pour rien !

Un peu d’histoire

Le Château de Chenonceau est marqué par les femmes qui en furent les propriétaires et les bâtisseuses depuis le XVIème siècle. Il est édifié dans le lit du Cher, sur les piliers d’un moulin fortifié et du château fort racheté à la famille des Marques. Le corps du logis carré est construit en 1521 par Thomas Bohier, Intendant Général des Finances de François Ier. A sa mort en 1535, François Ier récupère le château.
Puis, Henri II l’offre à sa célèbre favorite Diane de Poitiers qui aménage sur la rive droite du Cher un jardin à son nom et un pont reliant la rive gauche.
A la disparition d’Henri II, Catherine de Médicis, devenue Régente, contraignit Diane, sa rivale dans le cœur du roi, à restituer Chenonceau à la couronne. Elle édifie sur le pont de Diane une galerie.
Au XVIIIème siècle, Louise Dupin y reçoit les plus grands érudits, philosophes ; Voltaire, Fontanelle, Marivaux, Montesquieu ou encore Buffon dans son fameux salon littéraire. Elle est la première à écrire un code des Droits de la Femme avec Rousseau.
En 1913 la famille Menier rachète le château.

 

L’avant-cour et la Tour des Marques

Une longue allée arborée nous accueille et dévoile progressivement le château. Une fois arrivé dans la cour, se dresse sur la droite la tour des Marques, le seul vestige de l’ancien château médiéval. En construisant le Château de Chenonceau au XVIème siècle, Thomas Bohier et son épouse Katherine Briçonnet ont rasé le château-fort et le moulin fortifié de la famille des Marques et n’ont gardé que ce donjon qu’ils ont transformé dans le style Renaissance. L’avant-cour reproduit le plan de l’ancien château médiéval délimité par les douves.

 Juste à côté, le château de Chenonceau est si imposant que mes yeux s’écarquillent ! Son célèbre pont à cinq arches qui enjambe le Cher est majestueux. Il y règne un sentiment d’apaisement et de quiétude avec le ruissellement de l’eau, la forêt environnante et les deux jardins à la française (celui de Diane de Poitiers et celui de Catherine de Médicis) qui entourent le château. Mais il émane aussi de l’architecture du monument un sentiment de puissance et de pouvoir. Un beau contraste ! La porte d’entrée du château est monumentale : d’époque François Ier, elle est en bois sculpté et représente les armes de Thomas Bohier et celles de son épouse, surmontées de la salamandre, symbole de François Ier.

 

Le logis et les chambres

Une fois à l’intérieur du château, l’émerveillement continue. Nous sommes accueillies dans la salle des Gardes par un réconfortant feu de cheminée. Nous commençons la visite du logis et découvrons les différentes chambres de style Renaissance toutes aussi fournies et généreuses en tapisseries, mobiliers d’époque, cheminées admirablement sculptées et portraits :

– Louise de Lorraine : veuve d’Henri III, sa chambre reflète le deuil par la décoration noire et les peintures macabres.
– Diane de Poitiers : mobilier du XVIIème et tapisseries des Flandres du XVIème siècle.
– Catherine de Médicis : meubles et tapisseries du XVIIème siècle, plafond en bois à caissons carrés peints et dorés où l’on retrouve le blason des Médicis : le « C » et le « H » de Catherine et d’Henri II entrelacés.
– Chambre des 5 Reines : rend hommage aux deux filles et aux trois belles-filles de Catherine de Médicis : la reine Margot (Marguerite de Valois), Elisabeth de France, Marie Stuart, Elisabeth d’Autriche et Louise de Lorraine.
– César de Vendôme : chambre du Duc de Vendôme, fils du roi Henri IV, qui devient propriétaire de Chenonceau en 1624.
– Gabrielle d’Estrées : chambre de la favorite et grand amour d’Henri IV

Nous poursuivons notre visite à travers les salons décorés de portraits du XVIIème siècle et de cheminées : la plus belle est située au Salon François Ier, le Cabinet Vert où Catherine de Médicis dirigeait le Royaume de France, et les cuisines aux tables regorgeant de pots de fleurs, plantes et autres succulentes, à mon plus grand bonheur !

 

La galerie

Erigée à la demande de Catherine de Médicis, elle s’appuie sur la façade sud du logis et sur le pont. Elle était utilisée pour les réceptions et les bals organisés par la reine. J’en tombe amoureuse ! Caractéristiques parfaites d’une pièce à la fois romantique et noble : le sol carrelé blanc et noir donne une belle profondeur à la galerie longue de 60 mètres, l’alternance de la végétation (sapinettes posées dans les frontons courbés) et la luminosité qui émane des 18 fenêtres me font penser aux édifices de l’Antiquité. A chaque extrémité, se trouve deux grandes cheminées Renaissance dont l’une n’est qu’un décor.

Hôpital durant la Première Guerre Mondiale, puis lors de la Seconde Guerre Mondiale la galerie permit à la Résistance de faire passer de nombreuses personnes en zone libre. Le Cher matérialisait la ligne de démarcation. L’entrée du château (rive droite) se trouvait dans la zone occupée et les Allemands se tenaient prêts à détruire Chenonceau à tout moment.

 

Les jardins

Le Château de Chenonceau est entouré de deux magnifiques jardins à la française : celui de Diane de Poitiers et celui de Catherine de Médicis. Ce dernier est de loin mon préféré, l’aménagement des plants est plus chaleureux et intime : laurier-thym, rosier, lavande, buis…
Juste à côté du pré des ânes se trouve le potager des fleurs : endroit incontournable pour les amoureux du jardinage. Malgré le temps maussade et un printemps timide, quelques plantes commencent à fleurir : tulipe, jacinthe, narcisse et quelques variétés de légumes. D’ici quelques semaines les parterres risquent d’être magnifiques sous le soleil !

 

Chenonceau fût une étonnante découverte malgré les photos et les reportages que j’avais pu voir régulièrement. On se laisse transporter hors du temps, en arpentant les pièces du château et en marchant sur les pas de grandes Dames de l’Histoire. Un ensemble très romantique qui invite à la promenade, entre jardins fleuris et salles historiques.

Informations pratiques

Tarif : 14 €
Attention il existe plusieurs Pass Châteaux de la Loire que vous pouvez acheter dans les Offices de Tourisme, ils sont souvent très avantageux !
 
Ouverture : ouvert toute l’année, horaires disponibles sur le site internet du château
 
Parking : gratuit
 
Durée de visite : environ 2h
 
Espace restauration et salon de thé à l’Orangerie (restaurant gastronomique) et boutique sur place.