ALPES | RANDONNÉE AU SIGNAL FORBES

Randonnée au coeur du massif du Mont-Blanc, au départ de la gare du train à crémaillère du Montenvers pour aller jusqu’au point de vue du Signal Forbes.

C’est sous une journée brumeuse qu’avec Benjamin nous avons décidé d’aller à Chamonix pour voir la célèbre et fragile mer de glace. 

Nous avons pris le petit train rouge à crémaillère en direction du Montenvers. Le trajet dure une trentaine de minutes et offre une superbe vue sur les sommets du massif du Mont-Blanc et la vallée de Chamonix. Nous traversons des forêts de conifères puis une succession de viaducs et tunnels taillés dans la roche avant d’arriver au terminus (1913m).

Une fois sortie du train, je ne peux que m’émerveiller devant le paysage grandiose. Malgré le fait d’être en hauteur sur une esplanade aménagée, je me sens ridiculement petite ! Face à nous, les nuages jouent avec l’imposant sommet pointu des Drus (3754m).

A 20m sur la droite, la mer de glace capte mon regard. Je suis heureuse de pouvoir enfin la voir mais à cette joie se mêle rapidement de l’inquiétude et de la peine. Le glacier perd environ 15m de long et entre 4 et 5 cm d’épaisseur chaque an. La principale raison du recul du glacier est le réchauffement climatique. La fonte se voit aujourd’hui à l’oeil nu car face à nous il n’y a plus de glace mais des cailloux. D’après les scientifiques, elle devrait avoir reculé d’1km d’ici 2030. Une prise de conscience encore plus grande lorsqu’on fait les constatations sur place.

Randonnée jusqu’au Signal

Depuis la gare du Montenvers, nous prenons la direction de l’Hôtel Terminal Neige puis nous suivons les cairns jusqu’au Signal. Le cheminement en lacets est agréable même s’il peut être un peu raide par endroit. Tout le long nous profitons de la vue sur la mer de glace à travers les vastes étendues de rhododendrons roses.

Après 1h30 de montée, nous arrivons au Signal (2200m). La vue panoramique à 360° est magnifique ! Toutes les aiguilles du Massif du Mont Blanc sont à portée de vue. D’un côté les Drus, les Grandes Jorasses (4208m), la mer de glace et de l’autre, Brévent, Flégère, Aiguilles rouges et le massif des Aravis. La brume sublime encore plus les lieux à notre pur bonheur ! En contre-bas nous apercevons les nombreuses cordées des alpinistes sur la mer de glace. L’environnement est complètement minéral, nous avons l’impression d’être sur une autre planète !

Pause déjeuner face au belvédère sur le plus grand glacier français avant de redescendre tranquillement jusqu’à la gare du Montenvers.   

 

Le site est très fréquenté par les touristes alors il vaut mieux partir de bonne heure pour éviter la foule.

Informations pratiques

Distance : 3,5km

Durée : 1h30

Dénivelé : 300D+

 

Parking : se stationner au parking du train du Montenvers à Chamonix

Train : départ toutes les 20/30 min selon la période,  34€ aller/retour par personne avec la visite de la Grotte de Glace incluse

sommet enneigé
train rouge crémaillère
vue mer de glace
rhododendrons
sommet drus brume
panneau signalétique le signal
détail anorak lafuma
sommets drus brume
mer de glace vue
randonneur devant drus
drus et pierres
panorama mer de glace randonneur
train crémaillère homme assis intérieur
train rouge crémaillère banc
train rouge crémaillère intérieur
train rouge crémaillère

SUISSE | LE GLACIER FURKA ET SON MUR DE GLACE

Le glacier Furka fût la découverte la plus émouvante et la plus irréelle durant mon road trip à travers les Alpes. 

C’est après une longue montée sinueuse à flan de falaises que mes yeux se sont d’abord portés sur l’interminable cascade du Rhône se déferlant le long de la montagne vers la vallée de Conches. En contre-haut, je distingue progressivement les formes du Furka Gletscher, je ressens des premiers frissons. Une fois garée devant le fameux hôtel du Belvédère (probablement le plus célèbre de Suisse), j’achète un billet d’entrée pour accéder au glacier.
Le ticket (7 CHF) vous permet d’aller sur le site mais aussi d’entrer dans la grotte de glace, travaillée et préservée chaque année. Des panneaux explicatifs sont positionnés un peu partout sur le circuit en mettant en exergue l’évolution du glacier, les causes et les conséquences sur l’environnement, la faune et la flore.

Je m’attarde peu, laissant les hordes de touristes derrière moi et préfère longer la grotte de glace pour aller au contact le plus proche du glacier.
Après quelques minutes de marche (voire d’escalade par endroits) entre la roche et les blocs de pierre, mes pieds touchent enfin le sol gelé. Je suis totalement seule face à un spectacle qui me laisse sans voix. Un mur de glace de 17km² se tient devant moi, accolé entre deux montagnes. Et rien. Un silence de plomb. Dépaysement immédiat, je ne sais plus si je me trouve toujours sur Terre ou si je me suis téléportée sur Mars. Je décide de m’aventurer sur plusieurs mètres en évitant les crevasses et la neige fraîche.
Le contraste coloré entre les deux éléments est fascinant, un blanc pur et un bleu turquoise qui incite le regard à plonger dedans. Mes pas crissent au contact de la glace et résonnent dans tout mon corps. Par moment le glacier gronde sous le craquement de la glace. Je ressens une incroyable sensation de puissance, de calme, de liberté et de reconnaissance. 

Il semble indestructible. Hélas ce n’est pas le cas. Le glacier recule de 8,5 mètres en moyenne chaque année. Il a déjà perdu 2,3 km de long depuis les premières mesures de 1850 et entre 5 à 7 mètres d’épaisseur. Chaque été, il est recouvert de larges bâches pour le protéger de la fonte et pour ralentir le processus de dégel mais cela ne suffit pas. L’homme essaye de sauver ce qu’il a détruit et il est évident que cela ne fonctionne pas. 
Selon une étude de chercheurs, le glacier du Rhône pourrait avoir totalement disparu d’ici la fin du siècle. Certains lui laissent jusqu’en 2080. Une longue agonie se déroule sous nos yeux. Le réchauffement climatique en est bien évidemment la cause. La pollution aussi est bien présente avec les dépôts de poussière noire sur la glace.

C’est en aller sur les lieux que je me suis vraiment rendue compte de l’ampleur des dégâts. On remarque complètement l’emplacement de la glace quelques décennies plus tôt. C’est une grosse prise de conscience pour ma part qui m’incite à modifier mon mode de vie et mes actions.
Comment être témoin de ce désastre et ne pas lutter contre en essayant de faire perdurer le plus longtemps possible ces espaces naturels si exceptionnels et grandioses, nécessaire à l’équilibre de notre planète ?